Critique : Au service sa majesté la mort, tome 1 : L’ordre des revenants de Julien Hervieux.

Bonjour à tous,

Dans quelques secondes vous allez pouvoir lire ma première critique assez négative mais par définition c’est un avis personnel donc je ne saurais que vous conseiller dans tous les cas de vous faire le votre si ce livre vous tente.

majesté

Londres, 1887. Prise dans le carcan de la société victorienne, Elizabeth, jeune journaliste indépendante, n’a d’autre choix pour exercer son métier que de passer un accord avec un journaliste qui lui sert de nom de plume. Un accord funeste : quand ce dernier est assassiné sous ses yeux, Elizabeth, devenue gênante, est sommairement abattue…
… pour se réveiller dans sa propre tombe.

Commence alors pour elle une toute nouvelle « existence ». Sous la surveillance d’un étrange chaperon, Elizabeth rejoint, à son corps défendant, les rangs des Revenants, des morts-vivants chargés de traquer ceux qui tentent de repousser la venue de leur dernière heure.
Elle œuvre désormais pour le compte de Sa Majesté la Mort elle-même, une activité bien loin du repos éternel…

L’occasion ne s’était pas encore présentée de l’évoquer jusqu’ici, mais j’ai des catégories plus ou moins personnelles pour « classer » mes lectures. Cela va du classique « coup de cœur » en passant par « Pas mauvais, mais rapidement oubliable ». Ce premier tome s’inscrit typiquement dans la case « Oui mais ».

Pour entrer plus dans le détail, ce n’était pas une lecture désagréable loin de là mais plusieurs points assez importants à mes yeux m’ont dérangé. L’écriture tout d’abord, très inégale. Je m’explique, l’histoire a beau démarré très rapidement (pour vous donner une idée tout le résumé plus haut est plié en 30 pages), j’ai bien mis presque 80 pages à entrer dedans. La raison ? L’écriture qui jusque là avait une espèce de platitude assez étrange. Il y a beau se passer beaucoup de choses l’écriture fait très froide, limite robotique. Ensuite, et pendant une bonne partie du récit, cela s’est amélioré. Puis, vers la page 200, à nouveau un coup de mou. Encore une fois le souci ne vient vraiment pas du scénario en lui-même, il y a de l’action là-dessus rien à dire, c’est vraiment l’écriture qui par moment manquait comme de relief. Par exemple à un moment du récit des personnages arrivent dans une soirée. C’est luxueux, il y a beaucoup d’invités donc on pourrait s’attendre à être émerveillé, à pouvoir s’imaginer tout le bruit qu’il y a forcément dans ce type de lieu, mais non c’est le calme plat et je n’ai vraiment pas réussi à quitter cette position de spectatrice.

Autre point qui m’a posé souci, les personnages. J’ai vraiment trouvé qu’ils manquaient de relief. Pour les personnages gravitants autour d’Elizabeth ça reste plus ou moins pardonnable, c’est un premier tome, elle les connait depuis peu de temps et on ne suit que son point de vu. Bien sûr on apprend une partie du passé de certains de ses personnages ce qui rend quand même dommageable leur manque de profondeur, mais encore une fois je laisse le bénéfice du doute pour le second tome. Par contre là où c’est vraiment embêtant c’est par rapport à Elizabeth que j’ai suivi dans l’indifférence presque totale pendant 300 pages.

Pourtant c’est vraiment LE personnage qui aurait dû me plaire, elle a des idées pour échapper à sa condition de femme de l’époque, elle est passionnée de littérature et elle aime écrire. Je vous laisse donc imaginer mon désappointement à la fin de ma lecture en me rendant compte que je n’avais pas le plus petit début d’attachement pour elle. Surtout que pour couronner le tout et sans entrer dans les détails l’avant dernière scène est un espèce de cliché ambulant, je n’ai pas compris ce que c’est venu faire ici alors que malgré les critiques que j’ai fais jusque là l’univers proposé par l’auteur est vraiment intéressant dans sa globalité.

Car oui, le réel gros point positif pour moi c’est tout l’imaginaire du monde des morts crée par l’auteur avec cet « ordre » qui veille à ce que chacun respecte son « temps de vie sur terre ». De ce point de vue-là, l’auteur a de vraies bonnes idées et construit sa propre mythologie basée sur un travestissement des croyances populaires. C’est vraiment une excellente trouvaille. D’ailleurs, si vous avez d’autres lectures sur cette idée ou quelque chose s’en rapprochant comme « La Faucheuse » de Neal Shusterman que j’ai beaucoup aimé n’hésitez pas à me le dire dans les commentaires.

Au final, un premier tome plutôt correct, porté par une époque historique intéressante, mais qui pêche par pas mal de points négatifs qui je l’espère s’amélioreront dans le second tome que je lirais quand même sans problème.

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